Les Jeux de la VIIIe Olympiade (1924)

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Par Éric Monnin, vice-président de l'université de Franche-Comté à l’Olympisme, directeur fondateur du Centre d'études et de recherches olympiques universitaires (CEROU), membre de la Commission « Éducation olympique » du CIO, professeur associ


Le début officiel des Jeux, le 5 juillet, à 10h, commence par une messe prononcée par l’Archevêque de Paris le cardinal Dubois à Notre-Dame de Paris, et suivie d’une cérémonie protestante. Le Président de la république, Gaston Doumergue, tout juste élu, réunit à déjeuner à l’Élysée l’ensemble des membres du CIO et du Comité français.

La cérémonie d’ouverture

En début d’après-midi, à 15h, la cérémonie d’ouverture réunit dans le stade de Colombes 4000 athlètes et officiels de 45 nations, la musique de la Garde Républicaine, celles du 31e et du 46e régiments d’infanterie, celle du 21° colonial et deux chorales, les « Instituteurs de Prague » et les « Crick-Sicks » de Tourcoing, pour chanter la Marseillaise (Rapport officiel de la VIIIe Olympiade, vol. 1, p. 81).

Dans la tribune d’honneur du stade ont pris place au côté du Président Doumergue : le prince de Galles ; le prince royal et la princesse de Roumanie ; le prince régent d’Éthiopie ; le prince Henry d’Angleterre ; la princesse de Serbie ; le prince Gustave-Adolphe de Suède ; le ras Taffari ; le shah de Perse ; les représentants du Gouvernement ; les représentants de la Ville de Paris, etc.

Une organisation ambitieuse

Avant que le Président Doumergue ne proclame l’ouverture des Jeux, toutes les équipes nationales défilent par ordre alphabétique en commençant par l’Afrique du Sud. C’est à Géo André, porte-drapeau de la délégation française, qui revient l’honneur de prêter serment au nom de l’ensemble des athlètes.

Jusqu’au 27 juillet, 3089 athlètes (2954 hommes et 135 femmes), représentant 44 pays, s’affrontent dans 17 sports et 126 épreuves. L’Autriche, la Bulgarie, la Hongrie et la Turquie, bannies des Jeux d’Anvers en 1920 après la Première Guerre mondiale, participent aux compétitions de 1924. En revanche, l’Allemagne en reste exclue : elle ne fera son retour qu’en 1928 pour les Jeux d’Amsterdam.

Autorisées à concourir pour la première fois aux Jeux Olympiques de 1900, les femmes sont toujours très minoritaires en 1924, et cantonnées à certains sports dits « féminins » : la natation, ainsi que les sports issus des loisirs aristocratiques, tels le tennis et le fleuret. Pierre de Coubertin s’opposant fermement à la participation des femmes, elles ne seront autorisées à concourir aux épreuves d’athlétismes qu’après son départ du CIO, en 1928 à Amsterdam.

1924 voit en revanche apparaître quelques innovations promises à un bel avenir, comme la construction d’un village olympique destiné à accueillir les athlètes ou l’organisation de Jeux d’hiver à Chamonix, en amont des Jeux d’été. Le festival culturel associé aux compétitions sportives de ces Jeux de Paris est particulièrement ambitieux.

Avec les concours d’art, les manifestations de cette VIIIe édition s’étendent sur plus de 4 mois, du 15 mars au 27 juillet.

La médaille des Jeux de la VIIIe Olympiade

La médaille des Jeux est dessinée par André Rivaud et frappée par la Monnaie de Paris. Elle est en Argent doré pour la première place, en argent pour le seconde et en bronze pour la troisième. 914 médailles sont produites : 304 en or, 304 en argent, 306 en bronze. L’avers représente deux athlètes. Au revers, « […] une harpe symbolise le programme culturel des Jeux alors que différents équipements sportifs – d’hiver et d’été – forment une arche. Au centre est inscrit “VIIIe OLYMPIADE PARIS ».

Médailles décernées aux Jeux de la VIIIe Olympiade © Comité international olympique

 

Crédits images :

Illustration d’accueil :  Inauguration des Jeux olympiques au stade de Colombes, cérémonie d’ouverture, 5 juillet 1924 © Gallica/BnF

Illustration du chapô : Antoine Bourdelle, Héraklès, recherches pour l’affiche des Jeux olympiques de 1924 CCO Paris Musées / Musée Bourdelle

Illustration de l’article : Auteuil, toilettes aux drags à l’hippodrome, jeunes femmes habillées aux couleurs des Jeux olympiques, photographie de presse, Agence Rol, 27 juin 1924 © Gallica/BnF 

Illustration de la bibliographie : Plaque en hommage à Géo André, médaillé olympique en 1908 (argent) et 1920 (bronze), 9 rue Marguerin (Paris, 14e) © Wikimedia Commons

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